Sans-titre, 2017, verre gravé et encré, 280 x 300 x 80 cm
"C’est un rituel auquel Lenny Rébéré s’astreint quotidiennement en rentrant de son atelier : il cherche, sélectionne et archive les images qui lui arrivent au gré de ses requêtes, parmi les quelques deux cent millions de clichés publiés chaque jour sur Internet. Ces images décontextualisées, désirées par l’artiste pour les formes qui les composent, viennent ponctuer ses œuvres, s’emmêlant les unes aux autres pour former des paysages brumeux. Comme lorsqu’on avance au bord d’un chemin sur lequel une lourde fumée s’est s’évanouie, c’est donc en tâtonnant que l’on découvre le travail de Lenny Rébéré. Même son évolution chromatique qui semblerait a priori réchauffer ses peintures (l’artiste passant du noir et blanc, au rouge) les maintient plongées dans une atmosphère toujours plus énigmatique, propre aux déambulations nocturnes. C’est la couleur que les lampadaires de nos villes étalent chaque nuit sur nos chaussées, elle est la chaude lumière qui voile les balades baudelairiennes. Un rouge qui agit aussi en contraste entre une photographie que l’on viendrait révéler, embaumée de l’éclairage sanguin des chambres noires, et une image sans doute jamais couchée sur papier, aujourd’hui égarée dans les abîmes du numérique."
Extrait du texte Au-delà du visible par Camille Bardin
pour l'exposition Infras, 2019, Galerie Isabelle Gounod, Paris.
Infras, 2018 / 2019, verres gravés et encrés, crédit photo Rebecca Fanuele
Galaxy, installation vidéo 2018
Vues de l'exposition Infras, 2019, Galerie Isabelle Gounod, crédit photo Rebecca Fanuele